La Saeima adopte la communication par laquelle elle refuse de reconnaître Loukachenko comme président légitime de la Biélorussie

(01.10.2020.)

Jeudi 1er octobre, la Saeima a adopté la communication sur la légitimité du mandat du président de la Biélorussie, et par laquelle elle refuse de reconnaitre M. Alexandre Loukachenko comme président légitime de la Biélorussie.

La communication réitère que les élections présidentielles, tenues le 9 août 2020 en Biélorussie, n’ont pas été ni libres, ni équitables, que la Lettonie ne reconnaît pas les résultats des élections publiés par les autorités biélorusses, et que le mandant fondé sur ces résultats ne peut pas être considéré comme légitime et obtenu démocratiquement.

“La soi-disant investiture d’Alexandre Loukachenko organisée en secret, ne l’a pas rendu président légitime de la Biélorussie. Les résultats d’élections organisées témoignent de la violation manifeste des libertés électorales, rendent non légitime son mandat; de surcroît, la violation de la loi, dans le cadre de l’organisation de cette inauguration, renforce ce constat. Le silence gardé n’est pas acceptable dans les cas où le droit international et les droits de l’homme sont manifestement violés, et la population est opprimée; c’est pour cette raison que la Lettonie ne peut pas devenir une complice silencieuse de la répression violente de la volonté du peuple biélorusse”, a fait valoir M. Rihards Kols, président de la Commission des affaires étrangères.

La communication a été établie en réaction à la cérémonie d’investiture du président Loukachenko, le 23 septembre 2020 à Minsk; cette cérémonie a été gardé secret jusqu’à la dernière minute, et au cour de laquelle Loukachenko a prêté serment pour un sixième mandat à la tête de la Biélorussie, en aggravant ainsi la crise politique biélorusse.

Elle fait valoir qu’à Minsk, capitale de la Biélorussie et dans ses autres villes, les mouvements de protestation pacifique continuent pour demander des droits démocratiques, le respect des droits fondamentaux et des libertés, et cela en dépit des mesures répressives prises par le pouvoir public contre la population, des arrestations massives des représentants de l’opposition politique et de la population civile et malgré des persécutions.

Par sa communication, la Saeima condamne fermement les mesures prises par les autorités biélorusses à l’encontre des manifestants pacifiques soumis aux répressions violentes. Par ailleurs, les députés condamnent le fait qu’au cours des protestations pacifiques causées par les élections présidentielles tenues le 9 août 2020, des manifestants, des passants, des journalistes et d’autres membres de la société civile sont harcelés physiquement et même torturés, au seul motif qu’ils jouissent de leur liberté de réunion, d’expression et du droit légitime de protester.

Les parlementaires demandent, aux autorités biélorusses, de cesser immédiatement l’usage de la force, la violence, les répressions et d’autres violations de droits de l’homme, ainsi que de s'abstiennent de tout acte qui empêche le dialogue nécessaire avec la population, notamment avec la société civile et l’opposition politique, et de libérer immédiatement tous les détenus politiques.

Le document soutien également la proposition du 17 septembre 2020 de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe de lancer une enquête internationale sur les violations des droits de l’homme et la fraude électorale en Biélorussie. Parallèlement, le soutien indéfectible est exprimé au travail mené par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies visant à assurer que les organisations internationales consignent par écrit les violations de droit de l’homme et les font savoir, ainsi qu’à amener les personnes responsables devant la justice.

La Saeima appelle, entre autres, à créer un mécanisme européen de sanctions efficace et rapide permettant de poursuivre toute personne, toute institution publique, toute organisation non-gouvernementale ou une autre entité responsable de graves violences des droits de l’homme et de l’abus du pouvoir.

La Saeima soutient indéfectiblement l'indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriales, ainsi que le peuple de la Biélorussie.

De surcroît, l’Assemblée balte, l’organisation de coopération interparlementaire entre la Lettonie, l’Estonie et la Lituanie, a adressé une lettre à Mme Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, à M. David Maria Sassoli, président du parlement européen et à M. Charles Michel, président du Conseil européen; la lettre invite les institutions européennes à suivre de près l’évolution dans la Biélorussie et à renforcer, si nécessaire, les instruments d’action de l’Union européenne pour résoudre la situation pacifiquement dans les plus brefs délais.

De même, l’Assemblée balte exhorte les États membres et les entreprises de l’UE à avoir la responsabilité de respecter scrupuleusement les régimes de sanctions. Selon ladite lettre, le régime de sanctions actuel n’assure pratiquement pas la non-livraison des marchandises aux unités de la force biélorusse, en revanche, ces marchandises peuvent être achetées dans l’UE et, par conséquent utilisées pour la répression de la population.

Les États baltes, se trouvant au début de leur deuxième centenaire de l’indépendance étatique, ont un concept commun des valeurs européennes et de la nécessité de les défendre aussi fortement que l’indépendance; ils ont pu ainsi sortir du régime totalitaire soviétique, en s’unissant par la voie balte. Aujourd’hui, il est de notre devoir moral de soutenir la Biélorussie dans son passage à un véritable régime démocratique.

 

Service de presse de la Saeima

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